Tout savoir sur le dégroupage

Vous avez souscrit un contrat d'abonnement avec France Telecom c'est-à-dire avec, comme on le dénomme dans le jargon technique, « un opérateur de boucle locale » ou encore « opérateur historique » compte tenu du fait qu'autrefois cette société avait le monopole de la téléphonie fixe en France.

Aujourd'hui, de nombreux concurrents, les fournisseurs d'accès à Internet (FAI) et les câblo-opérateurs proposent des offres multiservices incluant le téléphone, l'Internet et la télévision (offre triple play). Chaque client peut, bien sûr, s'abonner auprès de l'opérateur de son choix, voire en changer. Ainsi, lorsque vous décidez de quitter France Telecom pour un nouvel opérateur, ce dernier passe une commande de dégroupage auprès de l'opérateur de boucle locale (l'opérateur historique).

Le dégroupage est une opération technique qui permet à tous les opérateurs de télécommunications l'accès au réseau téléphonique local. A l'issue de cette opération de dégroupage, le nouvel opérateur gère pour votre compte tout ou partie des fréquences (votre ligne) à la place de l'opérateur historique. Lorsque France Telecom reçoit la commande de dégroupage présentée par un opérateur concurrent, la société s'adresse à un technicien afin d'intervenir dans le répartiteur, une sorte d'armoire regroupant physiquement l'ensemble des lignes téléphoniques des usagers, et donc la vôtre. En fait, le technicien de France Telecom va déconnecter (couper « la paire de cuivre ») les deux fils électriques de votre ligne téléphonique reliée à France Telecom pour la reconnecter ensuite chez le nouvel opérateur qui a passé la commande de dégroupage. La technique est la même quand vous avez décidé de passer d'un fournisseur d'accès Internet à un autre.

Le dégroupage abusif

Tout va bien lorsque c'est vous qui avez sollicité le dégroupage auprès de France Telecom. Mais il arrive que la demande de dégroupage soit effectuée à l'insu de l'abonné, qui n'est absolument pas au courant de ce qui se trame : des vendeurs peu scrupuleux travaillant pour un FAI et à l'affût d'une commission juteuse vont en effet prétendre que vous avez demandé votre dégroupage, alors qu'il n'en est rien. Comment ont-ils obtenu vos coordonnées et votre numéro de ligne ?

Les moins scrupuleux prennent tout simplement les coordonnées sur les annuaires téléphoniques. Parfois, aussi, un vendeur vous téléphone sous couvert de sondage ou pour vous vanter les services téléphoniques de l'opérateur qui le paye, prétendant ensuite que vous avez donné votre consentement à la souscription d'un abonnement à distance.

Le piège peut s'avérer encore plus sournois : quelqu’un vous aborde dans la rue pour vous proposer de participer à un jeu-concours permettant de gagner, par exemple, un téléphone portable assorti de trois mois d'abonnement gratuit. On vous invite ensuite à signer un document et vous voici engagé chez un nouvel opérateur sans le savoir. Parfois, c'est suite à un simple appel téléphonique de votre part pour obtenir quelques renseignements auprès d'un opérateur que vous vous retrouverez abonné chez lui.

Ces manoeuvres sont bien entendu frauduleuses. Mais la perte de votre ligne peut tout aussi bien résulter d'une simple erreur matérielle, dont les sources sont multiples : au moment de souscrire son abonnement, l'abonné un brin étourdi communique un numéro de téléphone qu'il croit être le sien. Pas de chance, c'est le vôtre! Il peut arriver également que la personne qui, chez l'opérateur, saisit une demande d'abonnement, tape un chiffre à la place d'un autre. Et c'est un abonné qui n'a rien demandé qui perdra alors sa ligne. L'erreur du technicien peut également être à l'origine de vos tracas. Distrait ou pressé, il se rend dans le central téléphonique et déconnecte... votre ligne en lieu et place de celle dont le dégroupage a été demandé.

La téléphonie en chiffres

En France, le secteur des télécoms représente :

39,6 millions d'abonnements à un service téléphonique fixe

15,6 millions d'abonnements Haut débit fixe

55,3 millions de clients du téléphone Mobile

130 000 emplois directs6 milliards d'investissements

42,5 milliards d'euros de chiffres d'affaires vers les clients finals

8,5 milliards d'euros de chiffres d'affairesentre opérateurs

100 millions de contrats avec le client final

(Chiffres 2007 cités par la Fédération française des Télécoms).

Source : Que Choisir