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Brasilidade - notícias com um toque brasileiro
5 mars 2009

Jean-Louis Esteves : l’époque où les photographes se battaient pour que leurs photos ne soient pas recadrées est révolue

Reporter photographe indépendant depuis 1980, Jean-Louis Esteves, a été correspondant de plusieurs organes de presse dont Gamma, Keystone et notamment Viva pour lequel il a travaillé pendant 20 ans. Jean-Louis avoue une nette préférence pour les investigations sur le terrain ainsi que pour les thèmes à caractère social (1). Parallèlement à ses activités de reporter, il réalise régulièrement des projets d’auteur (2) pour des éditeurs et des institutions. Rencontre avec un photographe qui milite pour la préservation de la culture photographique et pour le respect des codes déontologiques. Cuve_Inox_Distillerie_cooperative Carnet intime Lieu de naissance : Saint Chely d’Apcher, Lozère 1er appareil photo : Un Exacta Varex IIB 1er boulot en tant que photographe : En 1980 auprès de Jean-Claude Izzo rédacteur de l’hebdo « Révolution » Photographe préféré : Eugène Smith. Il était très impliqué dans ce qu’il faisait. J’aime beaucoup son côté clair obscur, la lumière et la composition de ses photos Livre préféré : J’aime les énigmes d’Arturo Verde Chanteur préféré : Du grand requiem de Berlioz en passant par Gainsbourg et Fats Waller, mes goûts musicaux dépendent de l’humeur du jour Plat préféré : Grillade de mouton + pommes de terre accompagnés d’un bon verre de rouge Adresse préférée : Le haut du Pic Saint Loup quand il n’y a personne Sport préféré : J’aime faire du vélo et des courses automobiles Cuves_Inox_cave_Coop_de_Baillargues Brasilidade : La photographie aujourd’hui. J-LE : Aujourd’hui tout le monde fait de la photo ! C’est du jamais vu !! La qualité se perd et pour moi cela n’est pas une bonne chose. Avec la démocratisation de l’image, la culture photographique, avec ses codes, est en train de disparaître. Je ne suis pas contre le numérique, mais son apparition a mis en péril le métier du reporter photographe. C’est tout le problème du journalisme actuellement. Quand les grands titres de presse font appel aux lecteurs, aux citoyens lambda, pour qu’ils envoient aux rédactions leurs photos prises lors d’un événement avec leurs téléphones portables, c’est une grande régression et un manque de respect aux codes déontologiques. L’époque où les photographes se battaient pour que leurs photos ne soient pas recadrées et se faisaient respecter est belle et bien révolue !! Brasilidade : Le marché de la photographie. J-LE : Il est difficile de parler d’un marché d’art en ce qui concerne la photographie. La photographie d’art ou d’auteur manque de reconnaissance. Il existe un marché pour la photo d’art ancienne (tirée sur du papier argentique, âgée de plus de 100 ans). Mais la photographie moderne est considérée un art mineur, un consommable et sans valeur. Aujourd’hui, la vie culturelle autour de la photographique est presque inexistante à cause de l’évolution technologique. Les clubs photo et les rencontres n’ont plus lieu d’être. Plus personne veut se rencontrer pour échanger et partager son point de vue et son expérience. Si l’on veut que la photographie de qualité continue d’exister, indépendamment de sa commercialisation, on ne peut pas négliger tout ce qui a été fait avant. cuve_corrod_e Brasilidade : Visa pour l’image, Festival d’Arles et Pavillon Populaire à Montpellier. J-LE : Globalement, il y a des images intéressantes à voir dans ces trois endroits. Perpignan a pris le contre-pied d’Arles. Le problème c’est que Visa pour l’Image ne dure que 10 jours et qu’il y a trop de choses à voir sur le même thème. On sature très vite. Il y a quelques années, certains auteurs arrivaient à mettre en valeur les sujets les plus durs. Aujourd’hui, on ne voit pas la différence entre les auteurs. Je pense que c’est dû à la technologie moderne : la façon de traiter le contenu de l’image est très linéaire. Le Pavillon Populaire n’a pas été, pour moi, suffisamment aménagé pour accueillir des expositions dans de bonnes conditions d’éclairage et de confort pour le visiteur. Mais il a le mérite d’exister toute l’année. Brasilidade : Qu’est-ce que tu aimes photographier le plus ? J-LE : Je n’ai pas de sujet de prédilection. J’aime la beauté de toute chose, mais j’aime aussi que mes photos servent à une cause (sociale, humaine ou politique) et qu’elles fassent avancer les choses ! Si j’y arrive ? Parfois oui, parfois non ! Brasilidade : Le mot de la fin. J-LE : La fin justifie les moyens. Personne n’est objectif dans l’absolu. Il n’y a rien de plus subjectif qu’une photo. Toutes les images sont manipulatrices et l’on doit les regarder telles qu’elles sont. Demolition_cave_coop_de_Castries (1) « Des handicapés dans la mine » ; « Mort de froid au centre ville » ; « Une cité dans la ville » ; « Cuba » ; « Manifestations et fêtes populaires en Occitanie » sont quelques unes de ses expositions (2) Série "Caves Coopératives"
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