Ana Beatriz Barel : j'espère que mon travail de recherche pourra enrichir et renforcer les liens entre l'Europe et le Brésil
Carnet intime
Lieu de naissance : Rio Claro dans l'Etat de São Paulo.
Musicien préféré : Au moins deux : Pixinguinha et Chico Buarque.
Film préféré : J'adore le cinéma, c'est difficile à dire. Tout Scorsese, Apocalipse Now de Coppola, Fanny et Alexander de Bergman, La leçon de piano de Jane Campion, et parmi les plus récents, Bright Star de Jane Campion aussi, Au revoir les enfants de Louis Malle, Stanno tutti bene, de Tornatore…
Plats préférés : Poissons et fruits de mer, lasagne, et tarte aux pommes.
Livre préféré : Plusieurs. Un seul ? : Dom Casmurro de Machado de Assis.
Cerveja ou caipirinha : Ni l'un ni l'autre, un bon vin.....Mais s'il faut choisir, cerveja.
Secret de beauté : Etre passionné de ce que l'on fait dans la vie et être sincère par rapport à ses sentiments. Le reste en est conséquence....
Adresse préférée en France : La Bretagne, pour sa mer, souveraine.
Adresse préférée au Brésil : São Paulo, pour son dynamisme et la force de ces habitants.
Brasilidade : La France est ta patrie d’adoption depuis quelques années. Comment expliques-tu ton choix?
Ana Beatriz Barel : J'habite depuis 12 ans en France. Je n'ai pas vraiment choisi de venir en France. Je suis venue pour faire mes études de Doctorat, à Paris Sorbonne, car j'avais 'découvert' dans mes recherches de Master, à l'UNICAMP – Université de Campinas, l'importance de la France dans la définition des romantismes portugais et brésilien. Donc, j'ai fait une demande de bourse auprès du Ministère de Sciences et Technologie pour venir en France. Depuis, j'ai découvert l'importance de la France pour moi...:-)
Brasilidade : D’après toi quel est le point d’union entre ces deux univers et ces deux cultures qui semblent être si loin et si proches ? Comment concilies-tu les deux cultures ?
Ana Beatriz : Je pense que c'est très difficile de se partager entre deux cultures. Mais en même temps cela nous rend beaucoup plus souples, tolérants et riches du point de vue de l'expérience de vie. Je ne sais pas s'il y a un point d'union entre le Brésil et la France. Je vois surtout comme une complémentarité. Et qui peut changer, bien évidemment, d'une personne à l'autre.
Brasilidade : Parle-moi de ton parcours universitaire en France et au Brésil. Récemment tu as publié deux livres. De quoi s’agit-il ?
Ana Beatriz : J’ai fait des études de Lettres à l’Université de Campinas (une ville de plus d’un million d’habitants à 90 km de São Paulo), jusqu’au Master de Théorie et Histoire Littéraires. En 1995, j’ai reçu une bourse du CNPq – Ministère de Science et Technologie du gouvernement brésilien - pour faire un doctorat à la Sorbonne. J'ai organisé deux livres avec des textes critiques sur la Littérature (Brésilienne et Comparée), en plus des deux éditions de ma thèse de Doctorat, qui ont été publiées en France et au Brésil.
Mon objectif premier dans ces projets est de provoquer une réflexion sur la littérature dans un monde qui se tourne de plus en plus vers la 'marchandisation' de la vie. En ce qui concerne les deux livres que j'ai organisés – l'édition fac-similée de la revue Nitheroy, texte fondateur du romantisme brésilien et qui a été publié à Paris en 1836 par un groupe de jeunes intellectuels brésiliens (!), et une anthologie de textes sur la représentation du nationalisme dans les littératures européenne et brésilienne au XX siècle, Os Nacionalismos na Literatura do Século XX: os Individuos em Face das Nações – les deux publiés par MinervaCoimbra - mon intention a été de réfléchir sur les rapports entre le texte littéraire et le moment historique où il émerge.
Il faut dire aussi que, personnellement, c'est toujours un immense plaisir de réunir des collègues – qui en plus sont des amis – autour d'un texte. J'espère sincèrement que mon travail de recherche pourra enrichir les études littéraires et renforcer les liens entre l'Europe et le Brésil.
Brasilidade : Dis-moi quelque chose de très personnelle à propos de toi.
Ana Beatriz : J'adore le café. Si quelqu'un veut vraiment me faire du plaisir, il suffit de m'inviter déguster une tasse d'un bon café (ce qui n'est pas le cas la plupart du temps, car les gens boivent tout sauf du bon et du vrai café....). Ça ne manque jamais chez moi. Je fais des folies pour une tasse de café ! Et j'adore (un peu moins quand même..., juste un tout petit peu) la mer. Je déteste le mensonge.