Avec un budget initial de 500 millions de dollars, le nouveau réacteur nucléaire brésilien sera conçu pour rendre le pays indépendant dans la production d'isotopes radioactifs utilisés en médecine.
Le réacteur de 20 mégawatts commencera à être assemblé et installé en 2010 dans la ville de Aramar (SP), où la Marine construit son sous-marin nucléaire, qui devra être prêt en 2021.
Le nouveau réacteur fait partie du programme nucléaire brésilien. Après Angra 3, le gouvernement envisage de construire quatre autres usines. Aujourd'hui le Brésil produit son propre combustible nucléaire, mais doit importer divers matériaux. Avec l'expansion du programme nucléaire, le Brésil devra investir aussi en technologie. Et pour cela, il compte bien avec l’aide de la France.
Les préoccupations concernant la prolifération nucléaire sont écartées du programme car le combustible utilisé par le nouveau réacteur aura seulement 20% d'uranium enrichi (au-delà de cette limite, il est possible de fabriquer une bombe) (1).
L’Eletronuclear a récemment remplacé l'équipement de la première usine nucléaire Angra 1 ce qui signifie que le Brésil vient d’entrer dans le système de stockage des déchets nucléaires de grande portée.
Premier réacteur nucléaire crée au Brésil complète 20 ans d’existence
Le Brésil a célébré le 20e anniversaire de l'inauguration du premier réacteur nucléaire véritablement national, le IPEN/MB-01, qui est entré en service en novembre 1988.
Développé par des chercheurs de l'IPEN (Institut de l'énergie et de la recherche nucléaire), en partenariat avec la Marine, le réacteur est un outil de base pour tester le fonctionnement des autres réacteurs et confirmer, en pratique, les projections réalisées par les scientifiques.
Le IPEN/MB-01 a une petite puissance de 100 Watts, parce que son but n'est pas de produire de l'énergie pour la consommation, comme les usines nucléaires situées à Angra dos Reis (près de Rio de Janeiro). Angra-1 est capable de produire 657 mégawatts d'électricité et Angra 2, 1350 mégawatts d'électricité.
Le complexe de l'IPEN est appliqué dans l'étude de la physique des réacteurs et dans l'étude du comportement de ce type d'appareil. L'idée est de permettre la simulation des caractéristiques d'un réacteur nucléaire à grande échelle avant l'installation réelle.
Actuellement, le réacteur brésilien est utilisé par les chercheurs américains et européens, dans le cadre des accords de coopération.
La Centrale Nucléaire brésilienne
La Centrale Nucléaire Almirante Álvaro Alberto est formée par l’ensemble des usines nucléaires Angra 1, Angra 2 et Angra 3, qui appartiennent à l’Eletronuclear, filiale des Centrales Electriques Brésiliennes – l’Eletrobrás. Les trois usines sont le résultat d’un long programme nucléaire brésilien entamé dans les années 50 avec la création du CNPq (Conseil National de Développement Scientifique et Technologique) propulsé principalement à l’époque par l’amiral et scientifique Álvaro Alberto da Mota e Silva.
La centrale nucléaire est située sur les bords de l’autoroute Rio-Santos, sur la plage d’Itaorna, à mi-chemin environ entre les communes d’Angra dos Reis et Paraty, dans l’état de Rio de Janeiro. Les raisons qui ont déterminé les choix de l’emplacement de la centrale nucléaire ont été : la proximité des 3 principaux centres chargés du système électrique brésilien (São Paulo, Belo Horizonte et Rio de Janeiro), la proximité nécessaire de la mer, et la facilité d'accès pour te transport des composants lourds utilisés dans leurs fabrications.
En 2008 ont été produits par la centrale nucléaire d’Angra 14.003.775 MWh, soit 3% de la consommation d'électricité au Brésil.
Accord nucléaire Brésil-France : ce qui est en jeu
Après la fusion de la société allemande Siemens et de la française Framatome, le géant Areva a hérité du contrat de fourniture d'équipements pour la centrale nucléaire brésilienne Angra 3. Selon l’Eletronuclear, le montant du contrat est d'environ 2 milliards d’euros.
« Le contrat hérité par l’Areva est le fruit de la dictature militaire au Brésil (1964-1984) et constitue un document qui n’est plus valable », a déclaré Greenpeace Brésil. « Il a été signé en 1975, il y a plus de 30 ans, et l’Eletronuclear prétend encore l’utiliser plutôt que de faire un nouvel appel d’offres. Pareil pour le contrat signé avec le constructeur Andrade Gutierrez (daté de 1983) d'une valeur de 1,2 milliard d’euros, qui devrait aussi être renouvelé par le gouvernement.»
« Il est regrettable que la coopération entre le Brésil et la France passe par le transfert d'une technologie dépassée et dangereuse comme l'énergie nucléaire, avec le versement de milliards d’euros par le gouvernement brésilien », a déclaré la coordinatrice de la campagne antinucléaire de Greenpeace Brésil, Beatriz Carvalho.
Un nouveau rapport de Greenpeace révèle le gaspillage des ressources publiques dans la construction des centrales nucléaires. Le déficit pourrait atteindre 1,3 milliard d’euros. Le rapport révèle encore que Angra 3 coûtera deux fois plus que les 2,4 milliards d’euros annoncés officiellement par le gouvernement.
(1)Toutes les installations nucléaires au Brésil sont soumises aux inspections internationales de l'AIEA [Agence internationale de l'énergie atomique].
Sources : Folha, Greenpeace Brésil