Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Brasilidade - notícias com um toque brasileiro
28 février 2011

Alimentation : Brésil souhaite proposer à l’ONU son expérience dans le combat contre la faim

L'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture, la FAO, dirige les actions internationales visant à éradiquer la faim dans le monde. José Graziano peut être le premier Brésilien à prendre la direction de l'entité. Nommé à ce poste par l'ancien président Lula da Silva, Graziano a permis la mise en place des programmes Fome Zero1 et Bolsa Familia2.

Le Brésil est devenu ces dernières années, une référence dans la lutte contre la faim, pendant le gouvernement Lula, et cette expérience peut être mis en œuvre par la FAO dans d'autres pays. Explications du directeur adjoint et représentant régional pour l'Amérique latine et les Caraïbes José Graziano da Silva.

Le visage de la faim: la faim a de nombreux visages. Au Brésil, par exemple, les gens meurent de faim dans l'Amazonie, au bord de la rivière, parce qu'ils ne peuvent pas pêcher, et dans le nord-est, parce qu'ils n'ont pas accès à l'eau. Il n'y a pas une formule ou une recette unique pour éradiquer la faim, comme le pensent certaines organisations internationales. J’aimerais que la FAO se rapproche plus des pays et qu’elle décentralise plus ses activités.

Le succès du programme Fome Zero: s'explique parce qu’il n’a pas réinventé la roue. Il ne s’agit pas de quelque chose qui nécessite d’une grande technologie, mais de mettre fin à la faim. Il s’agit de mieux profiter des produits disponibles, de construire des potagers, des citernes pour capter l'eau de pluie, de soutenir les fermes familiales - qui sont les principaux producteurs de denrées alimentaires. La sécurité alimentaire est réussie à l'endroit où les gens y vivent. Cela est la base du programme Fome Zero.

Personne ne sort de la misère tout seul: il faut un grand effort d'organisation et de participation sociale. Fome Zero est un programme qui a réuni la société civile, les organisations sociales, les églises, les clubs de football et le secteur privé. La coordination gouvernementale est aussi très importante à différents niveaux. Réussir les connexions entre les différents acteurs est une partie du secret du succès du programme.

Les causes de la faim en Amérique latine: trois raisons fondamentales provoquent la faim. La première est l'absence totale de cadre institutionnel en ce qui concerne la sécurité alimentaire. La deuxième est le manque de ressources pour les questions sociales. La troisième est que les pays avaient abandonné l'agriculture. Comme de nombreux pays, les nations les plus pauvres ont préféré importer de la nourriture en période de bas prix. Lorsque la roue a tourné, les pays les plus pauvres ont découvert que les grands supermarchés de produits n'existaient pas réellement et que les pays les plus puissants retenaient les produits et évitaient d’exporter pendant les périodes de crise. Le bon côté dans tout cela est que les nations les plus pauvres ont commencé à valoriser leurs produits traditionnels.

Combien ça coûte : le Brésil dépense aujourd'hui avec le programme Fome Zero 0,4% de son PIB. Cela a permis à plus de 30 millions de personnes de sortir de l'extrême pauvreté et d'assurer trois repas par jour en six ans, pratiquement. Ces chiffres montrent que la nourriture est quelque chose de pas très chère si elle est achetée localement. Ce qui rend la nourriture extrêmement chère est le coût du transport et le processus de conservation des aliments. Il ne faut pas perdre de vue la pérennisation des programmes à moyen et à long terme. Nous ne pouvons pas traiter la question de la faim dans l'urgence.

Sécurité alimentaire: tout le monde connaît le montant des stocks alimentaires, sait où ils se trouvent et de combien les prix ont augmenté. Nos projections montrent que d'ici  2020 les prix seront très élevés et volatils. Pour trois raisons essentielles: une demande croissante des pays en développement, les pauvres mangent plus et les stocks sont faibles, ce qui facilite la spéculation.

La sécurité alimentaire est devenue une question aussi importante que la lutte contre le terrorisme, la sécurité et la souveraineté nationales, et désormais elle fait partie des préoccupations centrales des gouvernements. Éradiquer la faim n'est pas une question technique, mais participative. Tous ceux qui savent où sont les pauvres doivent y participer. Il est très difficile de trouver les pauvres, ils sont parfois invisibles, ils n'ont pas de documents. La plupart des pays pensent que combattre la faim est une chose intuitive, qu’en distribuant de la nourriture et de l’argent le problème sera réglé. Mais ce n’est pas le cas.

 

1 et 2 : Faim Zero et Bourse Famille

© Deutsche Welle. Traduction et adaptation : Brasilidade

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité