Coup de cœur littéraire : Tout le monde a une mère, même la pire canaille, le pire bourreau
’Ta mère de Bernardo Carvalho
Bibliothèque brésilienne
Titre original : O Filho da Mãe
En librairie le 26 août
Ce roman entrelace les histoires d’une poignée de femmes qui essaient de sauver leurs fils de la guerre, de la solitude et du crime.
Tout se passe à Saint-Pétersbourg, ville littéraire par excellence, à la veille du tricentenaire de la ville et sur fond de guerre de Tchétchénie, mais l’action s’étend de la forêt amazonienne à la mer du Japon et met en scène des mères coupables, des pères absents et des fils égarés.
Bernardo Carvalho orchestre dans ce roman une multiplicité de points de vue et de voix sans jamais perdre l’axe et le motif récurrent de la maternité et de son revers, le sentiment d’être orphelin, sans protection, déplacé, dont la guerre est la représentation la plus crue.
« Les mères ont plus à voir avec la guerre qu’elles ne l’imaginent. Au contraire de ce que tous pensent. Plus que les autres, les mères ont horreur de perdre (...). Tout le monde a une mère, même la pire canaille, le pire bourreau. Mais c’est tout de même une sorte de fanatisme », déclare l’un des personnages. Ce livre en est d’une certaine manière la démonstration poétique.
Tous les personnages du roman semblent n’être à leur place nulle part dans leur famille ou dans leur pays, ce qui donne toute sa force à la figure de la chimère, aberration rejetée par la nature et par l’homme, projetée dans des amours absolues.
Ed. Métailié